Le déoxynivalénol, un effet cocktail mis en évidence

Une récente étude publiée par l’Inrae montre que le déoxynivalénol, fréquemment retrouvé dans les aliments, augmente l’action génotoxique d’autres toxines.

Qu’est-ce que le déoxynivalénol ?

La mycotoxine déoxynivalénol, également appelée DON, est une toxine synthétisée par des champignons microscopiques du genre Fusarium. Cette synthèse se produit dans les champs avec le développement de ces champignons dans les épis de céréales. Il est alors possible de retrouver cette toxine dans les aliments pour les animaux d’élevage mais également dans les produits céréaliers destinés à l’alimentation humaine, comme par exemple les pains ou les biscottes.

Les contaminations au DON sont responsables de troubles sévères chez l’Homme avec l’apparition de fortes diarrhées, vomissements, . Chez les animaux les porcs et volailles y sont assez sensibles alors que les ruminants semblent peu touchés.

L’effet cocktail démontré

L’étude menée conjointement par l’Inrae, l’Inserm, l’Université Toulouse III – Paul Sabatier et l’École nationale vétérinaire de Toulouse, montre que le DON augmente in vitro l’action de diverses génotoxines (comme certains pesticides par exemple).

Les chercheurs ont par ailleurs montré que ce phénomène ne concernait pas uniquement le déoxynivalénol mais également toute la famille des tricothécènes (dont les toxines T2, HT2 font partie).

Les résultats obtenus mettent en avant les risques liés à une co-exposition aux tricothécènes et aux génotoxines qui provoquerait un « effet cocktail » et augmenterait la toxicité de ces molécules.

 Le déoxynivalénol, mais pas uniquement

Le DON reste un sujet de préoccupation pour la Commission Européenne mais ses formes modifiées que sont par exemple le 3-acétyl-don et 15-acétyl-don sont tout autant surveillées. Elles pourraient être jusqu’à 100 fois plus toxique que le composé parent dont elles sont issues. Actuellement la règlementation ne concerne pas ces formes modifiées mais une évolution est à envisager à l’avenir.

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