Présent dans de nombreux aliments et produits cosmétiques, le dioxyde de titane (TiO2 ou E171) fait, depuis plusieurs années, l’objet d’études concernant sa potentielle toxicité. Retour sur les dernières conclusions et les étapes à venir.
Un état des lieux difficile à réaliser
Dans son étude publiée en janvier 2017, l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) indique que l’exposition de rats au dioxyde de titane par voie orale pouvait provoquer des lésions colorectales précancéreuses. Les résultats de cette étude ne permettaient cependant pas de conclure à un effet sur l’homme.
En avril 2017 l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) précise que la publication de l’INRA ne remet pas en cause les précédentes études sur l’E171, mais qu’elle mettait en évidence des effets qui n’avaient pas été identifiés auparavant, notamment des effets promoteurs potentiels de la cancérogenèse.
Principe de précaution
Huit ONG ainsi que l’association « 60 millions de consommateurs » s’inquiètent que la présence de dioxyde de titane ne soit pas mentionnée sur les étiquetages alors qu’il a été retrouvé dans de nombreuses sucreries. Elles demandent, entre autre, « d’interdire temporairement les nanoparticules de dioxyde de titane présentes dans le colorant E171 ». Rappelons que le règlement 1169/2011 (dit règlement INCO) prévoit l’étiquetage des nanomatériaux utilisés comme ingrédients.
De son côté, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) indique qu’elle vient de mettre au point des méthodes d’analyses fiables pour contrôler la présence de cette substance dans les produits alimentaires et cosmétiques. Les ministres de la Transition écologique, de la Santé, de l’Agriculture et de l’Économie indiquent quant à eux que « Des premiers contrôles ont déjà pu être menés et vont se poursuivre de manière intensive au second semestre » (source France Info).
Et demain ?
Après l’alerte lancée par les ONG, le gouvernement a annoncé jeudi 31 août que les contrôles sur la présence de nanomatériaux dans les aliments allaient être renforcés.
L’ANSES mènera, quant à elle, en 2018 une évaluation des dangers et des risques du dioxyde de titane sur la santé humaine et l’environnement. Les industriels des secteurs alimentaire et cosmétique pourront être sollicités afin de collecter des données complémentaires.
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